vendredi 4 septembre 2009

Qu’est-ce que l’entreprise 2.0 ?

En préambule la définition du père du terme « entreprise 2.0 », Andrew McAfee, apparu pour la première fois au printemps 2006 dans le « MIT Sloan Management Review » : « L’entreprise 2.0 correspond à une utilisation de plateformes sociales émergentes au sein de sociétés ou entre des sociétés, leurs partenaires et leurs clients ».

Une autre définition plus détaillée de Bertrand Duperrin, expert reconnu de la thématique : « L’entreprise 2.0 est la mise en œuvre d’un ensemble de moyens permettant l’éclosion de dynamiques portées par les individus dans le but d’adapter l’entreprise aux enjeux de l’économie de la connaissance et aux évolutions sociétales, sous contrainte de sa culture et de son contexte. »

En d’autres termes l’entreprise 2.0 est avant tout destinée au partage, à la collaboration, à l’émulation et au débat d’idées, à l’accroissement de la confiance et de la transparence et à l’émergence de l’intelligence collective. Ceci au service de l’innovation, de la résolution de problématiques complexes, de l’accompagnement au changement et de la gestion de la connaissance et des ressources. Les pratiques qui la composent vont à l’encontre du comportement consistant à se débrouiller pour apparaitre indispensable au bon fonctionnement de l’organisation et à la rétention d’informations dans le but d’assoir son pouvoir. L’objectif principal est de faire circuler mieux et plus vite l’information pertinente à la bonne personne au moment opportun. L’entreprise 2.0 est également un moyen efficace pour diminuer les situations de blocage telles que celles décrites dans les 8 moyens de saboter une organisation de l’intérieur édictés par l’armée américaine (1944) :

  1. Insistez pour que tout se fasse à travers des « canaux ». Ne permettez pas qu’on les court-circuite pour accélérer la prise de décision.
  2. Faites des discours. Parlez autant que possible et aussi longuement que possible. Illustrez vos « points » par des anecdotes et votre expérience personnelle. Ne jamais hésiter à faire des commentaires « patriotes » appropriés.
  3. Si possible créez des commissions pour tout, afin « d’approfondir et prendre en considération ». Faites les commissions les plus grandes possibles (jamais moins de 5 personnes).
  4. Soulevez des questions non pertinentes aussi fréquemment que possible.
  5. Chicaner sur le moindre terme dans la communication, les comptes rendus de réunion.
  6. Revenir sur ce qui a été décidé lors de la dernière réunion et remettre en cause le caractère opportun sur la table.
  7. Soyez un avocat du « faites attention », « soyez raisonnables » et enjoignez à vos collègues d’en faire de même et d’éviter de se hâter car cela pourrait les mettre dans l’embarras par la suite.
  8. Inquiétez vous du caractère convenable de chaque décision, demandez si telle ou telle action envisagée correspond bien aux règles du groupe ou pourrait entrer en conflit avec les principes des « échelons supérieurs ».

En allant à l’encontre d’un fonctionnement bureaucratique, en traversant les frontières des structures hiérarchiques hermétiques, en ouvrant le débat, en favorisant le dialogue synchrone et asynchrone, en agissant en amont et en aval de réunions physiques – ce sont là quelques éléments parmi d’autres qui permettent de prétendre que l’entreprise 2.0 apporte une contribution intéressante à ces problématiques de blocages ou de lourdeurs de fonctionnement.

L’entreprise 2.0 est d’abord une nouvelle philosophie de management mieux à même de relever les défis actuels et les outils ne sont là qu’en support et ne constitue pas une fin en soit. Elle doit servir à enrichir les processus existants et donner l’autonomie aux collaborateurs pour atteindre ses objectifs en fonctionnant en réseau. Du côté du manager il s’agit de lui mettre à disposition des outils et des manières de faire qui fassent en sorte qu’il ne soit plus submergé d’informations et n’ait plus le temps de faire ce pour quoi il a des compétences. Au contraire il doit être en mesure de se concentrer sur l’essentiel à savoir aider ses collaborateurs à atteindre leurs objectifs tout en ayant une bonne visibilité sur les tâches accomplies et à réaliser.

Références :

Blog de Bertrand Duperrin :
http://www.duperrin.com/
Blog de Andrew McAfee : http://andrewmcafee.org

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