lundi 30 novembre 2009

L’économie de la connaissance

Nous vivons à l’ère de « l’économie de la connaissance » ce qui signifie que le bien ou plus encore le service produit est de plus en plus individualisé. Par conséquent la production est de moins en moins standardisée et la nécessité de réajuster en permanence par rapport à des besoins de plus en plus spécifiques et uniques n’est plus une exception mais une partie de la norme. Ainsi l’employé se trouve constamment confronté à la résolution de problèmes et la mise en place de processus ad hoc et uniques.

Il faut admettre cette imprévisibilité, ces changements permanents et mettre en œuvre des méthodes et des outils qui font en sorte de gagner en agilité et en productivité. Il faut admettre que tout ne peut plus être totalement « sous contrôle » au sens stricte du terme que l’environnement mis à disposition de l’employé ne doit pas devenir un facteur bloquant et que l’inertie des changements ne doit pas tuer toute créativité, tout dynamisme. Il est primordial que le collaborateur se sente soutenu, à l’aise et qu’il puisse agir, inter-agir avec d’autres, innover sans être écrasé par des lourdeurs bureaucratiques ou hiérarchiques. Il faut le considérer comme un entrepreneur de la connaissance.

Dans son livre « Vers la société de l’avenir avec l’entreprise 2.0 » Ulrich Klotz exprime fort bien, parfois avec un brin d’impertinence, ces nouveaux paradigmes auxquels nous sommes confrontés. En voici quelques extraits :


  • Les plateformes participatives (MySpace, Facebook, YouTube,…) peuvent rassembler en l’espace de quelques jours plus de nouveaux membres (souvent très actifs) que le nombre total d’adhérents de certains partis ou syndicats.
  • Il y a peu encore, l’Homme avait besoin de maisons d’édition, d’imprimeries, de laboratoires photo, de presse à disques, de producteurs de cinéma, de stations de radio, de télédiffuseurs ainsi que de beaucoup d’argent et de patience, s’il souhaitait offrir au monde ses propres pensées ou d’autres œuvres. Aujourd’hui, un appareil qui tient dans votre poche suffit (iPhone). « Pour comprendre la signification de l’apparition de l’informatique, il faut la comparer au caractère déterminant de l’apparition de l’écriture il y a 3000 ans et de l’imprimerie il y a 500 ans. A chaque fois, la société a complètement muté. Et à chaque fois, on n’a compris que des siècles plus tard le caractère crucial de ce moment. » - D. Baecker
  • Open source, noyau de la révolution internet - Les réussites de Linux, Apache, Firefox, Wikipedia et de nombreux autres, qui ont d’ailleurs rapidement surpassé leur concurrents commerciaux, prouvent qu’une telle coopération, fondée sur une implication volontaire des personnes dispersées de par le monde, permet de fabriquer les produits les plus complexes et d’une qualité reconnue internationalement. Ainsi, Sourceforge, la plate-forme Internet de programmes open source, héberge plus de 100 000 projets de ce type.
  • Taylor au tournant du siècle dernier ne comprenait plus l’homme comme un individu agissant mais comme une pièce de la machine industrielle. Le « taylorisme » a permis d’augmenter l’efficacité mécanique mais a annihilé toute motivation et créativité. Aujourd’hui en revanche, la plupart des employés sont des travailleurs de la connaissance car l’explosion des connaissances induite par les technologies de l’information ne peut être maîtrisée que par une spécialisation accrue. Les travailleurs de la connaissance ne sont pas obligatoirement des scientifiques. On en trouve aujourd’hui partout : l’employé d’une industrie productive qui analyse et résout seul les problèmes de transformation, le technicien de maintenance qui planifie seul sa journée de travail ou le gestionnaire des stocks qui évalue la performance des fournisseurs. Tous sont au moins pour partie des travailleurs de la connaissance.
  • De nos jours les travailleurs de la connaissance travaillent majoritairement dans des organisations toujours largement empreintes des principes de Taylor. La situation n’est que trop commune : cohabiter avec des supérieurs hiérarchiques qui généralement connaissent moins bien le domaine que soi mais qui – du simple fait de leur position dans l’organisation – pensent devoir décider de la direction à prendre. Les conséquences sont bien connues : frustration et démotivation, jusqu’à la démission intérieure. Les formes les plus affligeantes de ce paradigme peuvent s’observer partout où il y a absence de concurrence, dans les administrations, dans les bureaucraties de fonctionnaires gérées verticalement et évidemment dans les systèmes de planification centralisée type RDA.
  • Le travail dans des cadres open-sources est en tout point différent. Vous y trouvez d’abord les fondements d’une « production par les pairs », c’est à dire qu’il n’existe aucune hiérarchie et que toutes les parties prenantes organisent leur travail en « égaux ». Seconde raison, l’ouverture. Tandis que les structures bureaucratiques traditionnelles se fondent sur des connaissances avidement protégées par la hiérarchie, que la méfiance et les contrôles empoisonnent l’environnement de travail, il existe dans les structures open source une autre approche de la propriété intellectuelle commune. Le terme open-source est clef puisqu’il signifie source libre. Le personnel est hautement motivé et tout à fait prêt à mettre ses connaissances et ses idées à disposition des autres ou d’une organisation, parce qu’il est récompensé par la confiance, le respect, la reconnaissance, l’égalité et la tolérance.
L’entreprise 2.0, que l’on appel également « next entreprise », apporte une approche tout à fait intéressante pour faire face à cette évolution, révolution pour certains. Le mouvement est inéluctable, la question de l’entreprise 2.0 ou non ne se pose plus, l’avenir appartient aux organisations qui sauront prendre le virage à temps et de nombreuses entreprises l’on déjà prit, leur donnant un avantage compétitif indéniable (CISCO, Fiat, World Economic Forum, Orange Business Services, CIA, New-York Times, Ernst&Young, Toyota, IBM, Dassault, Procter & Gamble, Danone, Boston College, DHL, SNCF, BNP Paribas, Lockheed Martin, Starbucks Coffee, …).

Finalement pourquoi l’entreprise 2.0 ? Parce qu’aujourd’hui pour être performant il faut être :
  • Agile, efficace, rapide ;
  • Innovant, être susceptible de remettre en cause ses certitudes ;
  • Capable de faire appel à l’intelligence collective ;
  • Et en mesure de fonctionner en réseau (collaboration, transversalité, pluridisciplinarité, sans frontière).